Nous quittons le passé et le présent dans ce qu’il nous a laissé ou nous laisse encore, pour parler dans mes deux derniers posts de ce qui est le dénominateur de toutes les histoires que j’entends et que j’écris : la France, par la chanson « douce france »
La chanson de Charles Trenet de 1943 sur une musique de Léo Chauliac sort en 1947. Elle raconte l’amour d’un pays par tous les petits souvenirs qui en font sa richesse et ses traditions. Elle avait déjà été interprétée par Roland Gerbeau dont la version n’a pas retenu l’attention du public.
Cette France vantée dans cette chanson est un mythe issu d’une idéalisation que Charles Trenet a fait de son enfance dans les années 1920. Cependant, lorsque j’écoute les récits des plus âgées d’entre nous, dans la grande majorité la France est le lieu privilégié des naissances, des amours et des décès de nos ancêtres et on ressent un peu les mêmes atmosphères que dans la chanson. On entend dans les histoires des conteurs des accents qui me chantent un terroir. Certains croit y voir les petits coins de nature et la douce chaleur d’un soir d’été. On voit des écoliers en blouse autour d’un poêle.
Pourtant, parmi nos contemporains peu connaissent cette version idyllique. Mais malgré tout, elle se place sur une tradition littéraire plus large avec la chanson de Roland de 1080 où Olivier se sentant mourir regrette sa France douce et il demande à Dieu de bénir son roi Charles et France la douce. Notre imaginaire est donc rempli de culture collective. Il est heureux de constater que cet imaginaire soit présent même pour les plus jeunes quelques soient leurs origines.
Ainsi en 1986, le groupe carte de séjour composé de jeunes principalement de la deuxième génération issue de l’immigration maghrébine, reprend cette chanson. Ils y mettent une mélodie orientale montrant la douce France dans une autre tonalité que celle de son auteur.
Dans les deux cas cette chanson montre une France où il fait bon vivre. En 1943, la France était pourtant sous l’occupation allemande et cette chanson offrait un parfum de liberté. En 1986, la France rencontre la montée de l’extrême droite et cette chanson sonne un accent d’égalité.
C’est donc cette France libre et multiculturelle qui se retrouve souvent dans les histoires que l’on me confie. Comme un personnage principal, je la bichonne donc avec tous les détails possibles afin d’en faire une véritable fresque de fond dans vos récits.
Et vous ? Quelle est votre vision de la France dans votre histoire ?
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