Hildegard nait en 1098 en Allemagne dans une famille noble. Dès l’âge de 3 ans, elle reçoit des visions et à l’âge de 8 ans est confiée à Jutta de Sponheim, pour entrer au couvent. Elle y apprendra à lire, écrire, la musique et le latin. C’est à l’âge de 14 qu’elle est acceptée dans l’ordre des bénédictines après avoir fait sa profession de foi.
Ses visions continuent et sa hiérarchie religieuse reconnait leur valeur et l’incite à les écrire, ce qu’elle fera.
C’est une de ses visions qui l’incitera à créer un couvent à Rupertsberg, en emportant 18 de ses moniales et leur confesseur.
Ses visions de son vivant sont déjà connues et sa sagesse incite ses contemporains à lui demander conseil. Par ailleurs, elle développe très tôt des compétences de guérisseuse qui font aussi venir beaucoup de monde auprès d’elle, y compris des gens importants.
Sa vision de la religion se montre très moderne pour l’église médiévale, et tout en restant dans les limites admises, elle fait montre de beaucoup d’audace. Elle parle de spiritualité autant féminine que masculine, voit dans la nature l’œuvre de Dieu.
C’est cette nature qu’elle admire et étudie, qui va lui donner les clefs d’une médecine qui préfigure le naturalisme, basé sur les plantes et les animaux, et prône leurs bienfaits thérapeutiques. Elle combine le savoir des grands savants (grecs et arabes notamment) qu’elle a lus, aux connaissances locales. Elle utilise aussi les énergies spirituelles.
Dans ses écrits, elle traite de nombreux sujets, allant jusqu’à même parler de la sexualité et de l’orgasme féminin comme réceptacle de la semence masculine. Le plaisir des parents devient alors gage d’un enfant sain.
Elle voit dans la nature de l’homme les mêmes éléments et proportions que l’univers et représente un homme bras ouvert dans un cercle cosmique. On suppose que ce dessin aurait inspiré l’homme de Vitruve de léonard de Vinci.
La musique devant élever l’âme jusqu’au divin, elle compose 70 chants liturgiques encore connus de nos jours,faisant d’elle une des premières compositrices après Sappho (Grèce antique) et Kassia (empire byzantin). Elle invente aussi une langue de 23 lettres, toujours dans un désir d’élévation.
Elle correspond avec des grands de son époque aussi bien hommes que femmes. Elle fait même des tournées de « conférences », qui ont tout de sermons qu’elle prodigue devant des auditoires principalement d’hommes, malgré « l’injonction de Saint-Paul interdisant aux femmes de parler en présence d’hommes, d’avoir autorité sur des hommes ou d’enseigner à des hommes ».
Rien ne l’empêche de faire les choses à sa façon. Même face à l’archevêque de Mayence qui la somme de déterrer un jeune excommunié. Elle refuse, signalant qu’il avait, avant sa mort, demandé l’absolution. L’archevêque fait interdire le couvent, mais elle ne change pas d’avis jusqu’à la mort du prélat qui permet le retour en grâce du couvent.
Sa vie fut d’une grande richesse, y compris pour l’église qui continua malgré tout de considérer les femmes comme des êtres de seconde zone, capable de tous les vices et à l’origine de toutes les tentations.
Sa valeur fut toutefois reconnue par cette même église qui, après quatre tentatives de canonisation avortées, la fit finalement béatifier en 2012.
L’artiste Judy Chicago l’a, quant à elle, intégrée dans son œuvre the Dinner Party (Brooklyn Museum de New York) où 39 femmes sont présentées sur une table triangulaire, pour leur contribution à la culture et au monde.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Hildegarde_de_Bingen
https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-18094/hildegarde-de-bingen/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_compositrices_de_musique_classique
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image de couverture : Kurt Wichmann, CC BY 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by/3.0>, via Wikimedia Commons
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