C’est en 1868, que nait à Saint Mandé, Louise Eugénie Alexandrine Marie David. Sa mère attendait un garçon qu’elle n’aura que plus tard, mais qui mourra prématurément. Est-ce ce manque d’amour qui pousse la jeune fille à chercher toujours plus loin…
A 5 ans, elle fuit déjà seule au bois de Vincennes durant plusieurs heures avant d’être retrouvée par les autorités.
Lorsqu’elle a 15 ans, elle part pour une ville belge à côté de leur lieu de vacances et rejoint Londres.
Dès ce moment, elle ne s’arrêtera plus.
Sa grande passion est l’Asie qu’elle découvre au musée Guimet à Paris.
En plus de parfaire son anglais, elle se forme donc au sanskrit et se convertit au bouddhisme. À 21 ans, elle part pour son premier voyage en Asie grâce à un héritage providentiel.
Lors de son retour, elle est influencée par un ami anarchiste de la famille qui lui apprend le goût de la liberté. Elle écrit un essai anarchiste et découvre aussi le féminisme. Elle prône l’autonomie financière par le travail des femmes. Elle l’applique pour elle-même quand, avec ses compétences musicales, elle devient chanteuse d’opéra.
Elle chante à Hanoï, Athènes, et Tunis, où elle rencontre un cousin éloigné, Philippe Néel. Ils tombent amoureux et la jeune fille libre accepte de l’épouser. Mais à ses conditions. Pas de cuisine, pas d’enfant et la liberté. Il accepte. Il se marie en 1904.
Et en 1911, elle décide de repartir seule pour L’inde, pour 18 mois, dit-elle à son mari, ça sera 14 ans. Qu’à cela ne tienne, ils s’écriront souvent et il aura toujours une grande place dans sa vie, jusqu’à ce que la mort de Philippe en 1941 les sépare.
Lors de ce voyage, elle gravit l’Himalaya, passe de monastères en monastères où sa réputation la précède. Elle rencontre le jeune moine Aphur Yongden qui va la suivre dans ses périples. Ils passent de longs mois dans une grotte à 4000m d’altitude. Très vite, elle se prend d’affection pour lui, et celle qui ne voulait pas d’enfants veut adopter. Son mari pour une fois ne la suit pas sur ce choix. Alors, elle décide de l’adopter seule, ce qu’elle fait. Il l’accompagnera dans tous ses voyages jusqu’à ce qu’il meure en 1955.
C’est aussi durant ce voyage que dans son perfectionnement au bouddhisme, elle se déguise en mendiante pour entrer dans la ville sacrée de Lhassa. Elle rencontre même le 13ᵉ Dalaï Lama et, fidèle à sa promesse, ne se prosternera pas devant lui (comme devant quiconque).
À son retour en France, ses exploits l’ont rendu célèbre entre glorification sportive et son intrusion dans la cité sacrée. Elle devient aussi une figure du féminisme pour son indépendance.
Elle vit plusieurs années à Digne-les-Bains face aux montagnes puis en 1937 elle reprend la route avec son fils adoptif, officiel à présent. C’est lors de ce périple qu’elle apprendra la triste nouvelle de la mort de son mari. Elle ne rentre en France qu’en 1946, à l’âge de 78 ans et continue de transmettre son histoire par ses écrits.
En 1969, alors qu’elle a cent ans et qu’elle vient de renouveler son passeport, au cas où, elle observe le premier pas sur la Lune. Mais cette aventure-là sera pour d’autres. Elle s’éteint quelques semaines après.
Ses cendres sont dispersées dans le Gange avec celles de son fils.
.
https://histoireparlesfemmes.com/2014/10/02/alexandra-david-neel-exploratrice-infatigable/
.
Image de couverture par Use at your Ease de Pixab
Il n’est pas utile d’avoir fait le tour du monde pour se raconter. Avez-vous déjà pensé à ce que vos anciens ont à partager ? Alors, n’attendez plus pour me contacter que l’on en discute.
0 commentaire