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Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître…

Une époque où l’on prenait le temps de prendre soin de son matériel. Il n’y avait pas de plastique ou très peu, et l’on entretenait le peu que l’on avait avec soin.

Autrefois on possédait peu, et ce que l’on possédait était beaucoup. On ne cumulait pas plusieurs objets dans une même catégorie, sauf s’il en fallait un par personne. Dans l’immédiat après-guerre, les bombardements avaient pu faire perdre beaucoup et on se contentait de peu. On vivait avec l’habitude de l’économie.

Nos anciens ont pris l’habitude de ne pas gaspiller et l’ont enseignée à leurs enfants.

Mes parents sont des « baby-boomers » et même s’ils ont su profiter des trente glorieuses pour rentrer dans la société de consommation, ils ont gardé un certain respect pour les objets de qualité qui ne bougent pas dans le temps.

Autrefois, pour l’entretien de ces vieux objets, il y avait une catégorie de professionnels, au sein de notre société, dont la fonction première était de faire durer le matériel.

Il n’était alors nullement question de l’obsolescence des objets et encore moins de la programmer. On nous offrait des ustensiles lors de notre mariage et on les gardait toute sa vie.

Mon père aimait les beaux objets non pour leur élégance mais pour leur fiabilité. Mais issu d’une société en plein bouleversement, il accordait peu d’importance aux outils en dehors de leur fonction et pouvait tout laisser dans un déménagement par commodité lors du déplacement.

Il vivait avec peu mais c’était des choses utiles et fiables, qu’il gardait dans un coin même une fois en panne au cas où il pourrait les réparer. Mais une fois le logement quitté, loin des yeux, loin du cœur, les vieux objets étaient abandonnés sans états d’âme.

Lorsque mon père est décédé, nous avons trié sa maison. Peu d’affaire avait suivi son parcours et il n’y avait donc pas de choses très anciennes. Par contre, il y avait des outils fonctionnels et de qualité.

Celui qui a le plus de valeur pour moi est sa planche à découper en bois massif. Une rigole permet l’écoulement du sang et le bois est marqué de millier de fentes trace de son goût pour la bonne cuisine.

Je le revois aiguisant son couteau avant de couper la viande dont le jus se répandait doucement. Je revois le saucisson de l’apéritif coupé avec soin pour notre plus grand plaisir.

Elle est plus qu’un objet de bois. Elle est pleine des souvenirs de sa cuisine préparée avec amour. Elle est empreinte du temps passé à préserver l’intégrité des produits frais pour en garder toute la saveur. Elle est la trace indélébile d’un goût pour le juste objet compagnon du quotidien qui a partagé la vie de mon père plus que moi.

Elle me sert très souvent et chaque fois je ressens la présence de mon père. J’espère que je pourrais la transmettre à mes enfants. alors, je la lave à la main en prenant soin qu’elle ne reste pas trop longtemps dans l’eau pour en préserver le bois.

Et vous, sur quel objet du quotidien savez-vous pouvoir compter ?

Quel objet vous raconte son histoire chaque jour ? Confiez-nous vos histoires.

N’hésitez pas à me laisser vos commentaires !


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