Lénine disait en 1918 » le succès d’une révolution dépend du degré d’implication des femmes ».
Eh bien, ça tombe bien parce que je vais maintenant vous parler d’une femme guerrière qui s’est investie pour son pays.
Petra est née en 1886 dans un Mexique autonome, mais pas libre. Sous la présidence de Porfirio Díaz, qui est à la botte des Américains, l’économie est désastreuse et la corruption à l’honneur. En 1907, une crise économique américaine perturbe l’économie mexicaine en écho. Le président décide une nouvelle politique agricole qui favorise les grands propriétaires terriens et fragilise encore plus les petites gens. Pour adoucir l’opinion, il laisse l’opposition s’organiser en précisant qu’il ne se représenterait pas aux élections de 1910. Mais au lieu de cela, il se présente et truque le scrutin. L’opposant, Francisco Madero, est arrêté puis relâché et depuis l’étranger conteste le bulletin et incite à la rébellion.
Les conditions sont alors un terreau fertile à la révolution, à laquelle les femmes malmenées par une société très patriarcale souhaitent prendre part. Petra, voyant les réticences des révolutionnaires à intégrer des femmes dans leurs rangs, à part pour l’intendance, décide de se travestir. Elle coupe ses cheveux, s’habille en homme en serrant ses seins et en travestissant sa voix et se fait incorporer dans les rangs de la révolution sous le nom de Pedro.
Pedro est bon tireur, manie bien les explosifs. Il est combatif et très bon pour manager des hommes. On lui donne de plus en plus de responsabilités et il ne tarde pas à devenir capitaine avec 200 hommes sous ses ordres.
Mais Petra est une femme fière et sa réussite lui fait encore plus pesante son stratagème. Elle décide donc de cesser de faire semblant. Elle qui faisait semblant de se raser tous les matins, se laisse repousser les cheveux et s’affiche comme femme.
Mais son commandant Pancho Villa est profondément misogyne (ce qu’il prouvera à de multiples occasions lors de sa carrière avec en point d’orgue le 12 décembre 1916 l’exécution de prisonniers dont plus de 90 femmes et enfants, avec incitation aux viols). Il exclut simplement Petra de son armée.
Petra aurait pu rentrer chez elle, mais ça n’est pas le genre de celle qui était Pedro. Elle crée sa propre armée de soldaderas (des soldates). Elle les protège des contingents masculins en les installant dans un campement séparé protégé par des vigies qui ont ordre de tirer sur tout contrevenant.
Elles remporteront de nombreuses victoires militaires dont la seconde bataille de Torreon où elles étaient 400 femmes sous ses ordres. C’est une prise stratégique qui aidera la cause révolutionnaire.
Mais dans d’autres batailles menées par des hommes de Pancho Villa, les femmes serviront de boucliers humains.
En 1917, suite aux exactions de Pancho Villa et ses acolytes, Petra s’allie à un autre révolutionnaire, Venustiano Carranza, qui respecte ses collègues guerrières. Il est élu président et instaure une pension pour les veuves de ses soldats. Il promeut Petra au grade de colonel.
Les combats petit à petit diminuent t le bataillon de femmes de Petra est dissous.
On a alors plus vraiment de trace d’elle. Tout comme le début de sa vie, la fin n’est pas plus claire. Certains l’auraient vue espionne dans un bar se faisant tuer par des ivrognes. D’autres l’auraient vue à la tête de 25 000 femmes.
La femme à la vie atypique est entrée dans la légende qui a continué sans elle.
En tout cas, voici une femme que les règles établies par des hommes n’aura pas arrêtée. Elle a fait de sa vie un combat pour son pays.
https://histoireparlesfemmes.com/2021/10/13/petra-herrera-soldadera/
Nul besoin de faire la révolution pour avoir des histoires à raconter. Alors, venez me raconter votre histoire !
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