L’Afrique en images
Lorsque nous sommes jeunes, le goût de la lecture ne nous vient pas forcément, naturellement, et l’école a alors pour rôle de nous ouvrir à la littérature au sens le plus large.
J’ai pu constater que mes enfants ont eu dans leurs années collège plutôt ludiques à lire que nous n’avions pas à mon époque. où il était de coutume d’enseigner « des classiques ». Pas de Roald Dahl ou de livre d’aventures, mais plus sûrement Balzac et Zola.
Parfois, un livre échappait tout de même à la monotonie que nos jeunes années, nous faisait ressentir face à ce genre de littérature, et nous faisait partir un peu plus loin au pays des songes.
Parmi ces ouvrages, je vous en citerais, qui pourtant à l’époque avait été une souffrance à lire.
C’est donc un livre de 250 pages écrit petit et dont les descriptions pouvaient durer des pages dans le style de Kessel. Pour une non-lectrice, comme je l’étais à l’époque, les longueurs n’en finissaient plus, et l’action se faisait attendre plus que je ne pouvais le supporter.
Alors pourquoi, me direz-vous, nous parlez-vous de ce livre ? Eh bien, curieusement, pour ces mêmes descriptions. Autant furent dures ces heures passées à lire page après page ces phrases sans fin, décrivant les décors et les personnages par le menu, autant les images se sont imprégnées en moi sournoisement, sans conscience.
Ce livre, c’est « Le Lion » de Joseph Kessel. Le nom, et même le prénom de son auteur sont restés marqués au fer rouge dans ma mémoire et je ne les ai jamais oubliés alors même que je n’ai normalement aucune mémoire pour les patronymes.
Je me souviens des incontournables descriptions de la fourrure du lion dans lequel l’enfant passait ses mains, de la forme des cahutes des pygmés et de ses habitants. J’ai tellement pu imaginer cette histoire que j’ai presque l’impression d’avoir fait le voyage pour de vrai. La chaleur est encore présente dans mon esprit, je pourrais presque sentir la poussière voler autour de moi, tant les images de ce livre se sont mélangées avec mes expériences personnelles.
Cet ouvrage de Kessel est un rallye à lui tout seul. Une rencontre avec le continent africain, encore plus sûrement que la ferme africaine de Karen Blixen, car dans ce dernier récit, il est aussi question d’amour entre un homme et une femme et que cela s’intègre également dans nos sensations. Le Lion, pour sa part, parle de l’amour de ce territoire, de cet animal, et du coup, tout notre esprit est ancré dans ses descriptions et rien ne vient nous en distraire.
Je ne nie pas que ce livre a pu se placer sur un terreau propice et que pour d’autres personnes, il ne fera sûrement peut-être pas le même effet. Mais bon, qui sait…
À vous de tenter l’aventure, ou pas…
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