Comment écrire son autobiographie ?
C’est une question que l’on me pose souvent. Alors, je vais ici vous livrer quelques-uns de mes secrets. Le premier d’entre eux est :
Si vous le faites avec le cœur, le résultat sera forcément à la hauteur.
Comment écrire son autobiographie si je ne sais pas écrire ?
Non, ce n’est pas de la flagornerie quand je vous dis d’écrire juste comme vous êtes. Vous n’êtes pas forcément écrivain, poète, mais qu’est-ce-que vos proches attendent de cet ouvrage ? Ils attendent de la sincérité et ils veulent y retrouver… Vous.
Donc si vous y mettez vos mots et votre vécu, c’est tout ce qu’ils aimeront.
L’important est de ne pas partir dans des grandes explications, mais plutôt de livrer aussi un peu de ses émotions. Voilà une règle de base pour comprendre comment écrire son autobiographie sans talent littéraire.
Les émotions avant tout !
Parce que oui, il y a quand même quelques écueils à éviter. Le premier est de parler des faits et que des faits.
Pour cela, je vais vous donner un exemple.
Quand j’étais petite, je passais tous les jours chez le boulanger pour acheter la levure de boulanger pour ma nourrice. Je m’y achetais parfois des bonbons. Cela lui permettait de fabriquer des gâteaux de sa Tunisie natale. Elle les fourrait de confiture de fraises ou d’abricots. Je la voyais par le petit trou au milieu de la pâte sablée en forme de fleur.
Quand j’étais petiote, ma nounou me demandait de rapporter de la levure de boulanger en revenant de l’école. Je la prenais dans la boulangerie et j’en profitais pour prendre des bonbons. Je détestais l’odeur de ce petit sac que je portais du bout des doigts. Mais ça valait la peine, car elle faisait avec, des bons gâteaux sablés en forme de fleurs. Il y avait un petit trou au milieu d’où sortait de la confiture de fraises ou d’abricots. Le goûter prenait un air de fête avec toutes ses couleurs. Tata venait de Tunisie et elle faisait ses pâtisseries avec tout l’amour reçu là-bas.
Vous pouvez constater dans ces deux textes que les informations sont globalement les mêmes. À gauche, le texte est plus simple et les mots plus soutenus. À droite, Les mots sont plus simples, voire redondants, mais ils expriment le ressenti de celui qui écrit. Il met le lecteur en situation.
Les bons mots ne remplaceront jamais les belles émotions.
Et puis, soyons honnête, vous écrivez aussi pour le plaisir de tous ces souvenirs. Alors pourquoi ne pas prendre le plaisir de partager ses bons moments avec le cœur ?
Comment écrire son autobiographie si ma vie est ordinaire ?
Bon, soyons sérieux un instant : vous n’écrivez pas pour la plupart pour être publié ? Donc votre écrit n’a pas vocation à faire un best-seller ?
Rappelons-nous donc ce pour quoi vos proches attendent votre livre. Ils veulent savoir qui vous êtes au plus profond de vous. Ils veulent comprendre d’où ils viennent. L’importance de votre biographie est dans l’instantané qu’elle propose sur vous et votre famille.
Il n’y a donc pas de petites ou grandes histoires.
Il y a des anecdotes que vous leur avez déjà racontées qui trouvent enfin un contexte plus large. Cela permet aux gens qui vous connaissent de mieux en comprendre l’importance dans votre vie et la raison pour laquelle vous la racontez sans cesse.
Il y a des personnes que l’on peut enfin situer dans l’histoire familiale.
Votre vie est riche de nombreux petits détails qui sont ceux que vos proches veulent connaître, comprendre. Et si en prime, vous leur donnez vos émotions du moment, ils seront embarqués à coup sûr !
Comment écrire son autobiographie si je ne me souviens pas de tout ?
Déjà, qu’est-ce que c’est « se souvenir de tout » ? Voulez-vous écrire une encyclopédie ?
Lorsque l’on écrit, au début, on peut avoir l’impression que l’on ne se souvient pas. Mais c’est comme l’appétit qui vient en mangeant. Les souvenirs vont revenir, plus vous écrirez.
Ensuite, on peut utiliser des techniques pour la retrouver. Je vous propose une option qui vous permettra de voir comment écrire son autobiographie en stimulant sa mémoire.
Si vous souhaitez, par exemple, parler de votre scolarité et d’un ami de classe dont vous ne retrouvez pas le nom, ne forcez pas. L’inconscient est une petite bête timide. Plus vous tentez d’aller le voir, plus il va se mettre en retrait.
Mettez plutôt sur un carnet le souvenir qui vous manque, pour reprendre l’exemple : « pote dans la classe de Mme Duvivier qui me faisait toujours rire comme s’il était Zébulon », et laissez reposer.
Une fois de temps en temps, regardez votre carnet pour relire les interrogations que vous avez. Si une réponse vous vient, vous la notez face à la question (donc, laissez un peu de place pour). Comme ça, quand vous reprendrez l’écriture, vous pourrez aller sur le carnet récupérer l’information pour la mettre à sa place.
Ensuite, si certaines choses ne vous reviennent pas précisément, mettez-les telles que vous vous en souvenez. Vos proches n’y verront que du feu. Parce que honnêtement, il n’y a que vous que ça embête de ne pas se rappeler le nom du copain. Pour vos proches, le plus important ce sont les anecdotes qui vous rattachent à lui et les émotions que vous leur transmettrez de cette relation.
Le casse-tête des dates !
Pour être tout à fait franche avec vous, il y a une gageure à laquelle vous n’échapperez pas : les dates !
Je me fais régulièrement maudire par mes narrateurs et narratrices, quand je leur demande de dater une histoire. Parce que la mémoire est très forte pour retenir les émotions, mais pas la chronologie des faits.
C’est là que je vous conseille un outil en or : Word.
Parce que lorsque l’on se souvient d’un élément qui est antérieur à ce que l’on a déjà écrit, c’est compliqué de le rajouter quand c’est sur papier. Par contre, sur un logiciel de traitement de texte, on remonte dans son texte et on le tape où on veut. Ou si vous vous rendez compte qu’en fait tel évènement est antérieur à tel autre, vous pouvez le remonter avec un joli couper-coller.
Quoi qu’il en soit, quel que soit votre âge ou la qualité de votre mémoire, vous ne serez pas à l’abri de modifications de ce type. Il faut pour cela régulièrement relire les écrits que vous avez déjà faits. Cela vous permettra de repérer plus vite les incohérences chronologiques, afin d’y remédier avant d’écrire la suite. Et même si vous avez trouvé une nouvelle cohérence, à chaque nouvel évènement, ne vous épargnez pas la relecture, car ça peut rechambouler toute la logique des dates.
Je me suis vue avec une narratrice sur une période-charnière de son histoire, revenir pas moins de fois sur les dates. Nous avons passé facilement 2h à faire et défaire, telle Pénélope, quatre dates. Il y avait un déménagement, une séparation, l’arrêt d’une ou deux scolarité.s… à chaque nouvel élément ajouté, cela ne collait pas avec un des éléments déjà placés. Donc attention aux incohérences de dates qui peuvent vous montrer une erreur de date.
Autre problème, une date que l’on ne trouve pas. Je ne parle pas de jour, mois, année. Mais juste trouver l’année ou la période. Pour cela, je vous propose une astuce : essayez de vous souvenir de ce que vous aviez dans votre vie à ce moment-là (enfant ou pas, leurs âges ou quelle école, quelle classe, quel poste occupiez-vous, quels amis aviez-vous…). Cela permettra de rétrécir les dates possibles.
Une autre possibilité, pour tous ces problèmes de temps, est de noter les principaux éléments sur une ligne de vie. Elle permet de mettre les éléments que l’on connait au fur et à mesure, afin qu’ils soient visibles ensemble en un coup d’œil. Vous commencez à voir comment écrire son autobiographie, n’est-ce pas ?
comment écrire son autobiographie avec un dictaphone
Si malgré tous ces conseils sur comment écrire son autobiographie, vous n’avez pas le courage d’écrire ou la patience. Ou que vous ne maitrisez-vous pas l’ordinateur… Il vous reste peut-être l’envie de transmettre votre histoire, ou vos proches vous le demandent.
Je vous propose donc une alternative : enregistrez-vous. Racontez à un dictaphone votre histoire. Si vous avez un téléphone portable de type smartphone, c’est encore mieux. Il y a une fonction enregistreuse intégrée. Ainsi, où que vous soyez, si une histoire vous revient, enregistrez-la. Comme ça, même si vous n’avez jamais envie d’aller plus loin, vos proches auront déjà ça. et avec votre voix, ce qui est encore mieux, avouons-le.
Si vous voulez être un peu plus rigoureux ou rigoureuse, pour ne pas vous répéter et favoriser l’arrivée de nouvelles histoires, je vous conseille de noter ce que vous avez déjà dit.
Pour cela, si c’est sur le téléphone, vous pouvez aussi donner un nom à votre enregistrement. Mais vous pouvez également sur le bloc-notes de votre téléphone, noter tout de suite qu’à telle date, vous avez fait l’enregistrement numéro tant, sur lequel il y a ça, ça et ça.
Si vous voulez utiliser plus tard les enregistrements pour écrire vos mémoires, sachez qu’il y a des outils pour aller plus vite. Ainsi, sur votre téléphone parfois, mais sinon sur internet ou votre ordinateur, vous pouvez avoir déjà une retranscription en format écrit de votre enregistrement. Ce n’est pas encore parfait, mais il y en a des assez performants qui vous permettront de reprendre les fautes pour pouvoir utiliser les écrits directs. Il vous restera par de savants couper-coller de remettre tout ça dans l’ordre en y rajoutant du liant et pourquoi pas des idées en plus.
C'est partie pour l'aventure !
Il me reste une chose à vous dire. N’oubliez pas pourquoi ou pour qui vous le faites. Il s’agit d’une merveilleuse aventure qui ne se réduit pas à un travail d’écriture.
- C’est une occasion unique de faire un point sur sa vie,
- de découvrir le chemin parcouru,
- de poser là des choses qui ne vous encombreront plus
- de transmettre un savoir-être, un savoir-expérientiel, une histoire,
- de faire comprendre qui vous êtes et par quoi vous êtes passé,
- de remettre votre famille dans ses racines,
- de léguer un patrimoine familial,
- de révéler un secret de façon douce, afin de pouvoir enfin ouvrir le dialogue.
Comment écrire son autobiographie avec Mémo-Livre
Je ne pourrai jamais accompagner tout le monde dans ce projet, mais cet article a pour but de permettre au plus grand nombre de préserver son histoire. Je suis intimement convaincue que le savoir doit se transmettre et c’est ce qui constitue le fondement de Mémo-Livre.
Maintenant, si certains d’entre vous ont besoin d’un accompagnement pour mener à bien ce projet, je serais ravie d’échanger avec vous. Je peux venir à votre rencontre pour un entretien gratuit afin de définir les contours de votre demande. Cet entretien peut aussi se faire par téléphone ou en visio.
Je vous laisse revenir vers moi si vous avez la moindre question.
Il me reste à vous souhaiter un bon voyage intérieur pour votre écriture.
À bientôt !
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