Geneviève de Gaulle les yeux ouverts
Plus qu’un nom
Lorsque j’ai vu ce livre, deux choses m’ont amenées à l’acheter : tout d’abord, j’avais entendu parler des actions de Geneviève de Gaulle après-guerre pour aider ses camarades résistants revenus de déportation. Mais aussi, par ce que sa situation familiale donnait envie de savoir qui était la nièce du grand homme.
J’avais découvert qu’il existait une différence très nette entre les déportés des camps nazis pour origine raciale, comprenez la Shoah, et les ennemis aux régimes, comprenez dans le cas qui m’intéressait les résistants. Cette différence m’avait été révélée dans le livre l’aube de Birkenau où Simone Veil et sa sœur Denise Vernay en parlait comme d’une évidence.
Or, je ne connaissais finalement rien de la déportation des résistants… J’ai donc découvert que les résistants avaient subi aussi les mauvais traitements et les appels interminables et étaient revenus traumatisés pareillement.
J’ai été étonné de lire que ses personnes qui étaient parties se battre pour leur pays, mais étaient à l’époque considérées comme des traîtres, ont aussi été privées de leurs biens par leurs contemporains. Ils se sont donc retrouvés dans le même dénuement que les Juifs haïs, pour ceux qui n’avaient plus leur famille, au moment même où la population fêtait une victoire qu’ils avaient grandement contribué à obtenir…
À de rares exceptions, rien n’était fait pour les aider à revenir chez eux dans leurs affaires. Ils avaient tout perdu et personne ne se préoccupait de leur situation de précarité. Geneviève de Gaulle retrouve sa famille qui a toujours une position enviable (son père est ambassadeur). Mais elle se rend compte de ce qui se passe pour ses compagnes de détention et elle va agir en se servant notamment de son patronyme.
J’ai découvert une jeune femme brisée, mais en même temps déterminée. Une femme moderne qui tente de tirer parti de ce qu’elle a pour donner aux autres. Elle se dépense sans compter pour ses codétenues qui sont dans la souffrance, mais aussi pour les pauvres des bidonvilles de banlieue.
Ce livre nous fait toucher du bout des doigts l’énorme défi de l’après-guerre et m’a donné envie de chercher des livres sur la reconstruction de la France dans l’immédiat après-guerre. Si vous avez des suggestions, je suis preneuse.
En attendant, ne passez pas à côté de ce livre et surtout de cette femme, Geneviève de Gaulle, surprenante de douceur et de force. Et si jamais ce livre vous inspire, n’hésitez pas vous aussi à me raconter votre histoire en sautant le pas du livre biographique
Je vais sans doute tenter d’en savoir plus sur elle.
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