14 rue Charles V Paris — 06 65 32 42 24

Nous partons en Chine en 1084 dans la province de l’est dans laquelle se trouve la capitale impériale Bianjing (Kaifeng actuellement). Nous sommes sous la dynastie Song. La dynastie Tang précédente avait laissé aux femmes plus d’opportunités sportives et culturelles, ainsi que des accueils élargis pour les femmes à faible pouvoir d’achat dans les monastères. Mais le nouveau pouvoir impérial, par ses actions, rend l’éducation et les monastères moins accessibles aux femmes et c’est le début de la mode des pieds bandés qui limite leurs déplacements à cause du handicap qui en découle.

Alors, autant dire que l’élévation sociale d’une femme est de l’ordre de la chance. Et la chance est avec Li Qinzhao, lors de sa naissance. Son père appartient à un cercle de poésie influent dans lequel il pourra introduire sa fille dès ses 17 ans. Quant à sa mère, c’est une femme cultivée qui s’adonne librement à la poésie.

Mais surtout, cet éveil culturel précoce, au sein même de son foyer et favorisé par un enseignement multiculturel, a développé chez elle un véritable talent. Dans le cercle littéraire, ses œuvres sont appréciées à une époque où les femmes non-mariées ne sont pas censées se présenter en public. 

Une autre chance pour notre jeune femme est le choix du mari que fera sa famille. Car oui, l’époque n’est pas aux mariages spontanés. Ils sont arrangés en fonction de nombreux critères. Pour Li Qingzhao, ça sera, Zhao Mingcheng qui, en plus d’être fonctionnaire impérial, à titre personnel, écrit des poésies, fait de la calligraphie et est passionné des inscriptions historiques gravées. Son travail sur ce sujet restera d’ailleurs une référence. 

Le couple est donc très harmonieux. Lui apprécie les poésies chantées, les « ci », de sa femme et elle aide son mari dans son travail de référencement des inscriptions.

李清照畫像
UnknownUnknown /清人摹, Public domain, via Wikimedia Commons

 Dans les poésies de Li Qingzhao, on perçoit l’amour qui les unis aussi bien intellectuellement que sensuellement, et la souffrance que représentent les séparations quand son mari doit partir pour son travail de fonctionnaire.

Malheureusement, ce bonheur ne durera pas quand les mandchous entrent en guerre avec la dynastie Song et la capitale Bianjing tombe. Commence alors pour la population une période d’exode vers le sud. Viennent se rajouter de nombreuses périodes d’absence pour le mari fonctionnaire qui est devenu préfet. C’est lors d’une de ses missions qu’il meurt probablement de la dysenterie. 

On est en 1129, ils étaient mariés depuis 1101, et cette perte est très douloureuse pour Li Quigzhao et cela se ressent dans son art qui pour autant ne se tarit pas, mais exprimera sa douleur et une ambiance de fin du monde entre son deuil personnel et les troubles de son pays.

Au gré des conflits, elle déménage souvent et finit par se fixer dans la nouvelle capitale dans le sud, Hangzhou où elle va se remarier. Il se montre violent et elle obtient le divorce après seulement quelques mois.

Plus tard, elle repart dans une vie d’errance et de misère et on la retrouve à un moment chez son frère.

On ignore peu de chose de sa fin de vie, sa mort se situant aux alentours de 1151. Il reste peu de traces de son œuvre, sur les sept volumes écrits. Mais par-delà le temps, elle reste considérée comme une des plus grandes poétesses chinoises, à une époque où les femmes étaient plutôt invisibles.

 

 https://histoireparlesfemmes.com/2019/02/26/li-qingzhao-lune-des-plus-grandes-poetesses-chinoises/

https://www.imaginairedelachine.fr/2021/04/la-melancolie-de-li-qingzhao.html

pour connaître plus son œuvre : https://www.ventdusoir-poesie.fr/li-qingzhao.htm

.

Image de couverture : Cui Hui, GFDL , via Wikimedia Commons

Voici une de ses œuvres en musique, avec la traduction en dessous.

Brume fine et nuages épais enveloppent la longue journée dans la mélancolie ;

Le parfum se disperse d’un encensoir en forme de bête dorée.

Un jour férié, encore une fois, c’est Double neuf ;

à travers des oreillers brodés et des voiles de gaze,

Au milieu de la nuit, la fraîcheur commence à se faire sentir.

À la clôture orientale, on lève sa coupe après le crépuscule ;

le parfum de la fleur de prunier remplit ses robes.

Qui ne dirait pas que c’est accablant ?

Dans le vent d’ouest qui lève les rideaux,

 on est plus mince que les fleurs jaunes.

.

https://eastasiastudent.net/china/classical/li-qingzhao-zui-hua-yin/

N’hésitez pas à prendre le temps d’écouter cette œuvre, mais aussi à nous partager votre avis sur cette artiste.⤵️

Catégories : Challenge AZ

0 commentaire

Laisser un commentaire

Emplacement de l’avatar

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *