Style en prose avec métaphore et image
Par une nuit sans lune, Monsieur Octave glisse le long des murs.
Il se faufile tel un voleur pour une grotte d’Ali Baba.
Son cœur bat au rythme de ses pas, semblant s’arrêter lorsqu’il baisse la tête pour éviter le regard d’un passant.
La lumière blafarde des réverbères lui renvoie les fantômes du passé, d’ombres en ombres.
Il ne sait plus quand ses finances ont basculé vers le gouffre où il est tombé.
Il sert sur son cœur, la lampe que son père lui avait offerte le jour de son diplôme. Elle devait lui permettre de travailler pour gagner sa vie et maintenant il allait s’en défaire pour survivre.
Elle ne lui avait pas montré le chemin du bonheur…Où étaient ces années d’errance en ce jour de perdition ? Sans s’en être aperçu, son pas à son tour, a suivi son cœur qui battait maintenant à tout rompre face à l’inéluctable cataclysme qui l’aspirait vers son destin funeste.
La porte de l’usurier était à présent devant lui. Curieux mot que celui d’usure pour parler d’un intérêt abusif. Il dirait plutôt que ce sont les clients de ce sinistre sir qui sont usés par la vie, et le monde ingrat qui les entoure et les fait passer de gras à trépas. L’heure n’est plus au regret et il passe la porte de la vie qui s’enfuit pour avancer vers le fond de la pièce.
L’homme est là. Il est toujours là, de jour comme de nuit, surtout de nuit tant l’office qu’il y pratique est obscur. Il n’a pas pignon sur cour car le prix est illégal, et bien au-delà des taux usuraires. Mais il justifie son méfait d’un risque accru. Monsieur Octave est submergé par son émoi au moment de poser la lampe sur le petit comptoir. Il prend vivement l’argent qui lui est tendu. Tous ses membres sont prêts à la fuite et il quitte le lieu sans prêter attention au chemin qu’il reprend en sens inverse. Il ne sait où sa vie le mènera à présent. Mais loin de l’usurier de la rue Perte-vive, il espère de tout son cœur.
Information sur le terme d’usure : https://fr.wikipedia.org/wiki/Usure_%28finance%29
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