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Nous avons tous appris de nos proches l’empreinte du passé et pour certains, elle est plus profonde que d’autres. Je suis issue d’une famille française standard pour qui l’Histoire n’a pas laissé de trace. Elle est citée et respectée mais n’est pas très prenante dans notre quotidien. La religion y a perdu peu à peu sa place et je me la suis plus ou moins réappropriée par la littérature au même titre que la mythologie grecque ou l’histoire de l’Egypte ancienne. Pour moi, tout ceci constitue le fondement de notre société sur lequel nous avons créé notre moralité et notre éthique.


Mais il y a des rencontres qui peuvent aussi nous faire remettre en perspective l’importance de notre passé. Lors de mes années d’études, mes pas ont croisé ceux d’un homme qui était venu nous transmettre un message. Il nous a parlé de Wagons de marchandises, de pyjamas rayés, de baraquements…
Il avait connu les camps de concentration des nazis et venait nous en déposer l’héritage. J’étais dans une période de tumulte de l’adolescence. Et je ne me souviens ni de l’école où cela s’est passé, ni de l’année, ni de son visage, ni de son nom. En vérité de cette période il ne me reste presque rien.


Mais ce dont je me souviens, c’est d’une émotion qu’il nous a transmise. Je me souviens de la souffrance qu’il tentait de nous faire comprendre, de sa peur continuelle avec cette ombre de la mort qui détruit tout sur son passage sans logique. De ces détenus à qui on avait mis une cible dans le dos ce qui permettait aux SS de gagner des bonifications s’ils les tuaient. Je me souviens de cette urgence du souvenir qu’il nous laissait en repartant.

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