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2020-2021, deux années qui marqueront durablement les mémoires. Comme les guerres mondiales ont marqué plusieurs générations et façonné notre monde moderne, la pandémie du virus de la covid19 changera notre société à n’en pas douter.

Comment notre société civile va-t-elle se remettre de cette crise ? L’économie fragilisée entraine avec elle les populations les plus démunies, mais que restera-t-il de cette année entre isolationnisme individuel, et solidarité collective ? Comment transformerons-nous ces mois de séparation d’avec nos proches, de non-contacts physiques ? Allons-nous revenir à nos poignées de mains chaleureuses et à nos accolades, ou le monde d’après sera plus distant ? Allons-nous généraliser le télétravail ou reprendrons-nous le tout présentiel ?

Mais surtout, comment pourrons-nous reprendre le chemin d’une société multiâges alors que tant de conflits nous ont séparés ?

Nous essaierons de montrer dans cette analyse qu’aucune tranche d’âge ne s’en sort indemne et qu’une véritable « guerre intergénérationnelle » n’a pas de raisons d’être. La lutte intergénérationnelle n’aura pas lieu.

Le postulat de départ : ce virus ne touche pas tout le monde sur un pied d’égalité. Les plus jeunes semblent épargnés physiquement alors que les plus vieux sont durement éprouvés avec beaucoup de décès dans leur rang.

Le choix des Etats : la solidarité des générations définit des politiques communes à toute la population sans aucune distinction.

Les réactions de la population : chaque génération se dit la première victime de la situation et se place en sacrifiée sur l’autel de la vie commune.

Retour sur une société découpée par tranches d’âge, comment ont-elles vécu la crise de la covid19 ? Existe-t-il une tranche d’âge plus chanceuse qu’une autre car moins touchée ? Existe-t-il une tranche d’âge qui ne s’est pas sentie stigmatisée et culpabilisée un jour depuis plus d’un an ?

Je propose modestement dans la suite de ce texte de reprendre les problématiques de chacune des tranches d’âge durant cette crise sanitaire, et ce qui peut en découler.

Les jeunes enfants

Commençons par les plus jeunes, bébés et enfants, qui semblent épargnés par le virus. Qu’en est-il réellement de cette immunité présumée ? Les études sont peu nombreuses sur ce point. En effet, l’expansion rapide de la pandémie suscite toujours plus d’études sur les victimes pour en freiner la progression. Il semble donc difficile de tirer des conclusions définitives quant à l’immunité qui serait renforcée chez les plus jeunes, les tests étant effectués par les personnes symptomatiques en priorité. On ne sait donc pas si les personnes asymptomatiques, et principalement les enfants, sont non contaminés ou porteurs sains.

Ce qui signifie en clair qu’ils pourraient être une source potentielle de contagion. Une chose est sûre ils sont indemnes des formes les plus graves dans la grande majorité des cas.

Calin avec grand père
De tels câlins se font rare en ces temps.

Sont-ils épargnés pour autant par la crise que nous vivons ? Les spécialistes sont convaincus que ce n’est clairement pas le cas. La crise sanitaire, autant que financière qui touche le monde des adultes ne peut que les impacter. L’instabilité de notre société où personne ne sait de quoi demain sera fait, offre un terreau fertile aux angoisses des petits. En effet, nous savons que les enfants sont des « éponges » quand il s’agit des émotions humaines. Et à cet égard, les tensions que rencontrent leurs proches ne peuvent que les affecter. Ils ont encore plus besoin que les adultes d’un cadre fixe bien borné par des limites précises que les circonstances actuelles font fluctuer plus que de nécessaire : les directives nationales varient, et l’humeur des « grands » aussi car ils supportent difficilement cette situation. Comment alors un enfant peut-il se construire quand tant de choses semblent instables autour de lui ?

L’école elle-même n’est plus un rempart solide, mais une coquille de noix qui semble flotter au gré des directives. Sur une année, les enfants ont connu le confinement dans des familles désorientées où le rôle de chacun n’est plus assuré, l’école à distance qui balbutie entre visio et cours par mail. Les mois se succèdent et personne ne peut leur dire quand ils pourront retourner normalement en classe et quand ils pourront retrouver les piliers que sont leurs copains. Les plus jeunes n’ont pas de téléphone ou de snapchat pour garder le contact, cela ne fait pas encore partie de leur monde. Ils s’habituent donc à l’absence et à la solitude au sein de leur famille.

Le retour en présentiel en fin d’année scolaire 2020, bien que fugace, leur avait redonné un repère temps et des liens. Ils avaient eu un sentiment de retour à la normalité. Puis, après des vacances en demi-teinte, l’incertitude a repris avec un nouveau confinement. Ils apprennent à ne plus s’approcher des autres car l’autre peut être porteur de l’ennemi invisible. On leur apprend à rester distant de leurs grands-parents. Que restera-t-il de toute cette suspicion et de cette instabilité apprise dans la prime enfance ?

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Les jeunes

Que se passe-t-il pour les 12-25 ans ? Ils sont adolescents, en collège ou en lycée, ou jeunes adultes faisant des études supérieures ou démarrant des premiers emplois. Oui, j’avoue la tranche est large, et je ne prétendrai pas qu’ils partagent les mêmes problématiques dans leur ensemble. Pour autant, dans l’esprit collectif, ce sont ces jeunes qui font la fête sans considération des risques qu’ils font encourir aux aînés. C’est ce péril jeune décrit par le Parisien qui « risque d’enflammer l’épidémie par des comportements irresponsables ».

C’est ce qui se dit souvent et pourtant ces jeunes, de leur côté se disent sacrifiés pour les autres et stigmatisés à tort. Quelles sont leurs problématiques ?


Il y a d’abord cette scolarité faite de cours en visio à répétition. Mais quel est le problème de ce type d’enseignement me demanderez-vous ? Premièrement, elle renforce la fracture sociale. En effet, les élèves ne bénéficient pas tous d’un ordinateur et d’un lieu calme pour suivre les cours en distanciel. Par ailleurs, s’il est très difficile de rester concentré plus de 20 minutes, les enseignants savent comment rattraper l’attention lors d’un cours, mais cela devient très difficile par l’intermédiaire d’un ordinateur.

Le décrochage scolaire est alors à la merci des parents qui, en fonction de leurs disponibilités et de leurs compétences sur les sujets enseignés, peuvent seuls aider leurs jeunes à ne pas perdre pied. Ce qui, à n’en pas douter, aggrave encore la fracture sociale car cela ne représente pas la majorité des parents. Ils sont souvent, eux aussi, soit en télétravail et manquent de temps, soit ils rentrent tard de leurs emplois dit « essentiels » pour ceux qui n’ont pas arrêté de travailler en présentiel.

La scolarité devient alors difficile pour des jeunes qui ne trouvent pas le point de contact avec des professeurs qui, même en présentiel, doivent s’adapter aux directives fluctuantes. Les lacunes d’apprentissages risquent d’être préjudiciables pour la suite d’autant qu’elles ne seront peut-être pas identifiées immédiatement. Si nous rajoutons à cela des diplômes, qui obtenus dans ces conditions, seront probablement perçus comme « donnés au rabais » par le marché de l’emploi comme ce fut le cas pour ceux de 1968…

Cette situation explique alors une étude dans laquelle les parents Européens et nord Américains disent percevoir chez leurs enfants pour 40 % d’entre eux des signes de stress tel que des troubles du sommeil, de l’irritabilité, de l’angoisse…


Les jeunes adultes scolarisés dans les études supérieures font aussi l’amère expérience de cet enseignement singulier. Ils ont pleinement conscience des lacunes qu’ils accumulent et des difficultés à l’embauche qui les attendent. Comment ne pas s’inquiéter quand la récession qui était déjà annoncée se voit fortement renforcée par la crise sanitaire ? Ils voient, dès leur arrivée sur le marché de l’emploi, une explosion du chômage des moins de 25 ans. Les jeunes diplômés entrent sur un marché au point mort dans lequel même les stages et alternances se font rare. Ils comprennent tous que la dette publique devient abyssale et qu’ils en auront l’héritage. Ils perçoivent leur jeunesse gâchée et le fait qu’ils soient montrés du doigt comme une double peine.

Cette jeunesse qui devrait être l’âge de l’insouciance et de l’apprentissage progressif des responsabilités, se transforme malgré elle en un fardeau bien lourd à porter et n’est pas sans rappeler les paroles de Michel Berger dans Starmania « pas de passé, pas d’avenir ».

Ils se voient sans avenir et beaucoup étaient en train de s’endetter pour des études qui paraissent aujourd’hui hypothéquées. Se rajoute la précarité qui touche un bon nombre d’entre eux et l’impossibilité des échanges internationaux pour tous ceux qui devaient faire une partie de leurs formations à l’étranger. Tout est retardé, en attente ou annulé. Sans stage ni alternance, beaucoup ne peuvent pas obtenir leur diplôme, ce qui remet en cause leur projet professionnel.

Pas ou très peu de détente entre amis autour d’un verre, chez l’un, chez l’autre ou à une terrasse, comme cela a toujours été la « soupape de sécurité » et la convivialité  pour cette génération. Très peu de sport et surtout pas de sports collectifs, point de rassemblement essentiel à cet âge….

Le taux de dépression monte chez les 18-24 ans et l’anxiété passe de 9,8% à 27,5% depuis le début de la pandémie. 11,4% montrent même des pensées suicidaires.

Jeune couple calin

Combien d’entre eux ne sortent pas pour protéger la société, et ne rencontrent personne au moment où l’on crée son réseau d’amis, et souvent aussi où l’on trouve sa compagne ou son compagnon ? Combien de temps faudra-t-il pour compenser ce manque de relations ? Combien de temps pour qu’ils réapprennent le contact direct et trouve le chemin d’une vie de couple ? Cela va-t-il impacter la courbe démographique à moyen terme, avec la difficulté de faire carrière avant de penser à fonder une famille ?

Nous voyons donc que la «  jeunesse insouciante » présentée par les médias est bien loin de leur réalité.


Les adultes déjà dans la vie active

Qu’en est-il ensuite pour les parents de tous ces jeunes. Ils ont également pris de plein fouet la crise comme le reste de la population.

Des emplois précarisés, des contrats qui ne sont pas renouvelés ou qui ne débutent pas … la précarité est le maitre-mot pour toute une tranche de la population dont les emplois étaient déjà irréguliers. Ne parlons pas du monde de l’évènementiel, du spectacle, du cinéma et des arts en général, du monde de la restauration et de la gastronomie, du monde du sport, du monde associatif et du bénévolat…. Les musées, bibliothèques, salles de spectacle, restaurants et autres lieux de la culture et du loisir sont  à l’arrêt. Les artisans sont au ralenti. A contrario, les métiers de la santé, du médico-social, de la psychologie sont surchargés.

L’information correspondant à la source de la citation est un champ texte séparé, similaire aux légendes sous les images. Ainsi la structure de la citation est protégée même si vous sélectionnez, modifiez ou retirez la source. Il est toujours possible de la remettre en place rapidement.

La fermeture de lieux de sociabilité essentiels rompt nos liens sociaux.

Les petites entreprises et les auto-entrepreneurs vivent sous perfusion grâce à l’Etat-Providence mais pour combien de temps ? Des professionnels partent à la retraite sans pouvoir vendre leur fond de commerce, perdant ainsi les subsides qui devaient financer leur retraite.

Les professionnels de tout côté réinventent leur métier, se mettent aux visioconférences, diminuent leurs marges, réduisent leurs perspectives de croissance.

A la maison, on adapte les rythmes de chacun, les espaces de travail et de loisirs. La promiscuité plus grande nécessite une réorganisation difficile de l’espace, du matériel informatique et des temps de disponibilités. Certains deviennent plus disponibles, d’autres beaucoup moins. Les rôles de chacun sont à réinventer.

Des chiffres bien sombres viennent perturber ce tableau de réorganisation pour les familles déjà en difficulté : sinistre baromètre de la misère humaine, la violence conjugale et parentale augmente. Ainsi, les membres d’une même famille sont soumis à une plus grande promiscuité, parfois intolérable dans les logements plus ou moins exigus (nouvelle aggravation de la fracture sociale), ils sont de plus affectés par le contexte sanitaire qui diminue drastiquement leur pouvoir d’achat…, toutes raisons d’amplifier le nombre des victimes. Le nombre d’appels sur le 119 de l’enfance en danger a augmenté de 89 %. 60 % des appels font état d’informations préoccupantes. Pendant le même temps, la fréquence des interventions pour des femmes battues a elle augmenté de plus de 30 %. Voici encore des victimes collatérales de ce virus.

A tout cela s’ajoutent parfois des problèmes de santé. Tous les soins non essentiels étant différés sans cesse pour laisser la place aux malades de la pandémie dans les hôpitaux. Si, on ne saurait regretter la diminution de la « bobologie » aux urgences, les maladies plus graves ne sont parfois pas traitées à temps. Le suivi préventif, des plus jeunes aux plus vieux, est en diminution et remet en cause les effets bénéfiques de la prévention et mettent encore plus à rude épreuve la patience des personnes concernées. Ainsi cette tranche d’âge subit un fort coup financier et psychologique.… Sans oublier le fait qu’ils sont aussi « enfants de », et parfois aussi « parents de », et doivent ainsi assurer également le soutien logistique et psychologique des aînés comme des plus jeunes.

Les « vieux »

Parlons maintenant de ceux qui, à l’autre bout de la vie, sont aussi décriés que les jeunes : les personnes de plus de 65 ans.

Rappelons tout d’abord que dans cette tranche, on met en vrac les baby-boomers qui ont plus de 65 ans et sont encore pour la plupart très dynamiques et participent au tissu social, et leur parents de plus de 80-85 ans.

Quel a été leur ressenti dans cette crise sanitaire ? Tout d’abord, pour les plus jeunes d’entre eux, c’est un arrêt brutal de toute vie active : plus de participation à la vie associative, plus de sortie et de voyage, plus de visite familiale….

Pour tous les aînés, cela a d’abord été un isolement immédiat et préventif dans lequel il n’est plus question de leur libre choix et du respect de leur individualité. La société les a mis dans la case « fragile » dont ils sont priés de ne plus sortir jusqu’à nouvel ordre. Comment est-ce supportable pour eux  ? Ce sont des adultes responsables de leur propre vie ? Si peu… Qu’ils soient à leur domicile ou en structure le propos est le même, on décide pour eux. Ils sont montrés du doigt si on les croise dans les magasins. On les désigne comme LE groupe responsable du confinement dans les médias. Ils sont les autres « coupables » , après les enfants et les jeunes.

Mais on oublie que certains sont en meilleure forme que les jeunes et ils ne souffrent pas tous de maladies chroniques…

Que signifie par ailleurs pour tous les « vieux » confinement, gestes barrière et couvre-feu dans leur quotidien ?

Tout d’abord, c’est l’isolement. Cet isolement qui déjà touchait très durement cette tranche de la population et qui se renforce. Est-ce vraiment pour un temps ? Et puis, pour combien de temps au juste ? N’est-ce pas en plus, un comportement qui risque de perdurer dans les familles dans lesquelles le contact n’était déjà pas très fort :  l’Association des « Petits Frères des Pauvres » précise que 1% des plus de 65 ans n’avait déjà aucun contact avec leur famille et que ce chiffre est passé à 4% depuis le début de la pandémie. Est-on vraiment sûr que ces familles reprendront le chemin du lien une fois la crise passée ?

En outre, pour une majorité des seniors, le lien avec internet et le téléphone n’est pas si simple. Les baby-boomers ont utilisés ces outils dans leurs travails plus régulièrement  que leurs parents, mais pour autant n’y ont pas tous une appétence naturelle. En effet, ils préfèrent le contact direct à tous ces « ersatz de communication ». Point positif de ces évènements, même les plus anciens ont dû s’adapter aux nouvelles technologies pour rester en contact avec leurs proches. Mais soyons honnête : combien garderont ces modes de communication une fois la situation sanitaire améliorée ? Et est-ce vraiment ce qu’ils souhaitent ? Cela ne risque-t-il pas de favoriser plus de liens à distance ?

Senior à vélo discutant
Le sport, un facteur essentiel de sociabilisation est peu à pe abandonné.

Le manque de sport, général dans la population depuis le confinement et avec les couvre-feux successifs, s’est fait sentir beaucoup pour les retraités qui avaient du temps pour en faire et pour lesquels c’était souvent l’essentiel du lien social. De plus, pour une personne qui doit peu sortir pendant de long mois et n’est pas sportif à la base, l’activité physique se réduit énormément. Nos aïeux peuvent toujours se consoler avec des activités d’intérieur, tel que la confection de mémoires autobiographiques. Mais malgré tout, quelles conséquences sur la santé de nos anciens une fois toute cette crise derrière nous ?

Quoiqu’il en soit, pour ces deux générations encore plus que pour toute autre, la séparation physique est un crève-cœur que la technologie atténue à peine. C’est donc aussi dans cette tranche que le nombre de dépressions est en croissance importante. Les professionnels parlent d’une augmentation des « syndromes de glissement », phénomène qui fait qu’une personne se laisse mourir quand elle n’a plus goût à la vie.

Il me semble important à ce point de réflexion de préciser la notion de temps : un enfant voit une journée comme une année pleine de choses à faire, un adulte comme une succession de tâches à accomplir. Mais tous voient la vie en années à vivre, et les jours n’en sont qu’une infime part. Pour une personne très âgée, le temps qui passe la rapproche de la mort. L’attente est alors une incertitude sur l’avenir d’une retrouvaille et devient d’autant plus dur à accepter.

Sans aller jusqu’à ce cas extrême qui, tout comme les suicides des jeunes, ne concerne qu’une faible part des seniors, le parallèle entre ces deux souffrances est très impressionnant et il reste avec le côté culpabilisant un autre point commun entre ces deux tranches d’âge.

Si les jeunes sont accusés d’insouciance, les seniors sont accusés… d’être fragiles. Eh oui, on leur reproche finalement de se laisser tuer trop vite par le virus et de ne pas vouloir rester les seuls confinés pendant que le reste de la population vivrait dans l’insouciance retrouvée. (Une étude montre du reste que, dans cette hypothèse, c’est dans la population libérée et trop insouciante que flamberait l’épidémie, donc cette solution ne fonctionnerait pas mieux…)

Que nous dit cette accusation de notre mode de fonctionnement ?

Elle nous parle d’une discrimination qui n’ose pas s’afficher mais vit sournoisement dans notre société.

Que fait ce vieux dans un magasin un jour d’affluence alors qu’il pouvait venir en semaine lorsque nous travaillons ? Il prend les transports et s’attend à ce qu’on le laisse s’assoir alors qu’on est en pleine heure de pointe, quelle idée de prendre les transports à cette heure-là !

Elle porte une jupe courte et du maquillage, elle n’a pas passé l’âge de ce genre de chose ?

Au fond, qui ne s’est pas déjà fait ces remarques ? Qui n’a pas déjà considéré que l’âge doive justifier d’une tenue, d’un horaire, d’un jour, d’une manière de se comporter ? Moi je l’ai fait… Plus d’une fois… Et lorsque je m’en rends compte je n’en suis pas fière… Lorsque je m’en rends compte seulement, car notre société nous a bien formatés comme cela !

Cette crise, marginalise un peu plus les anciens et favorise ainsi l’âgisme.

Conclusion ; Il est difficile de voir en cette crise une lutte intergénérationnelle

Alors la crise covid n’est qu’un révélateur de nos travers.

Les jeunes sont « ignorants, fainéants et inconscients des dangers ». Peut-être, mais n’avons-nous pas tous été comme ça ? Depuis quand est-ce devenu un défaut d’être jeune ? Depuis quand n’a-t-on plus le droit de rêver ? Sont-ils aussi insouciants que les générations précédentes ? Les seniors que je rencontre régulièrement, eux ne le pensent pas. Ils les trouvent même plutôt bien sages et anxieux pour leur avenir, nos jeunes. Quand on prend le temps de parler avec eux, les jeunes sont très soucieux. Soucieux de la santé de leur proches, de l’impact de nos comportements sur la planète et de l’avenir incertain avec cette crise. Ne seraient-ils pas des victimes de cette crise ?

De même, l’idée que les vieux sont « fragiles, ont déjà profité de la vie et sont égoïstes de demander que tout le monde se confine pour eux ». Sont-ils vraiment tous fragiles ? N’aimeraient-ils pas qu’on les traite en personnes responsables également, en adultes dignes et maitres de leur destin ?  Ils sont souvent des grands-parents qui aident aux modes de garde des petits ou des adultes qui donnent de leur temps dans les associations, et ils ont encore plein de choses à transmettre. Ils ont fait la société telle qu’elle est aujourd’hui et y ont encore un rôle à jouer. Et oui, ils sont aussi des victimes de la crise.

La vérité sur cette crise, c’est qu’elle touche tout le monde. Tout comme les deux guerres mondiales, la grippe espagnole, la crise boursière de 1929, cette crise va changer notre société. Chaque génération a croisé une période difficile, inutile de les comparer.

Parce que chaque génération va devoir vivre avec ce nouveau traumatisme.

Parce que cela va durablement impacter notre économie.

Parce qu’il va falloir reconstruire certaines parties de notre société autrement.

Mais cessons d’opposer les générations entre elles : nous sommes tous différents mais nous sommes tous importants. Ne laissons pas l’âgisme corrompre notre société, sinon nous raterons la prochaine transition de notre société : la transition démographique.

1/3 de notre pays sera peuplé de personnes de plus de 60 ans en 2030. Cela peut-être une force et non un poids… si nous décidons de le vouloir.

Nous devons pouvoir compter sur une jeunesse qui se sente concernée et portée par sa population et une expérience transmise et intégrée dans les nouveaux modèles.

Cessons la stigmatisation : nous avons besoin de tout le monde pour réinventer la société de demain.

Les médias relaient beaucoup moins en cette période de crise les exemples de solidarité qui se sont pourtant multipliés pendant cette dernière année :

Des entreprises ont créé de nouveaux produits-services qui se veulent vertueux. Et, de fait, on sent un élan du monde entrepreneurial, tourné vers les « initiatives à impact positif »  influencé par la demande des consommateurs.

Dans l’ombre des grands communicants, des actions individuelles ont eu peu de place dans les médias : les voisins qui s’entraident, s’informent de l’état de santé des uns et des autres… les réseaux de balcon dans les zones hyper-urbaines, ou de fond de jardin  à la campagne, où, même confinés, on parle aux voisins pour garder ou même créer du lien, pour prendre soin les uns des autres. On n’a finalement jamais été aussi proche de nos voisins. Dans les villes les artistes ont proposés leur art dans les rues ou en visio. De nombreuses initiatives ont vu le jour.

Une famille heureuse
Aujourd’hui plus que jamais, les liens familiaux se doivent d’être aussi forts que possible.

Alors continuons de croire que l’autre n’est pas LE coupable, que nous ne sommes ni les pires ni les meilleurs. On peut trouver dans toute cette souffrance des occasions d’échanges, de partages, d’entraides.

Arrêtons le pessimisme, le complotisme et l’âgisme qui divisent et prenons patience TOUS ENSEMBLE jusqu’à la fin,… car tout a une fin et cette pandémie en aura une qui se rapproche avec les vaccins.

Préparons-nous pour le monde d’après grâce à des liens intergénérationnels fort et assumés !

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