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Je ne vous ai pas écrit depuis le challenge AZ, j’avoue cela fait long. Mais il a fallu un peu souffler après ce marathon, et puis il y a eu les fêtes de Noël.

Mais surtout, il y a plein de livres en préparation pour nos narrateurs. Alors pour la reprise de ce blog, j’avais envie de vous partager les récits de vie, sur des parties non-intimes bien sûr.

Aujourd’hui, nous sommes en plein hiver et les médias s’émeuvent pour trois flocons qui recouvrent la Capitale. Mais ça n’est pas tout à fait les hivers que l’on m’a raconté.

Je vous en livre un extrait :

« En hiver, on se gelait, on mettait une chaufferette sous la table quand on mangeait. L’histoire, c’est qu’on ne portait pas de pantalon en ce temps-là ; les enfants non plus. Alors, on avait froid aux pieds.

une chaufferette

Ou bien, on allait s’asseoir au bord de la cheminée. Les parents faisaient des feux de cheminée, mais tout partait dans le conduit. On était mal chauffés !

un moine

Et alors, le soir, on chauffait les lits avec ce qu’on appelait un moine. Il y avait une armature gonflée qu’on mettait dans les draps, et à l’intérieur, on mettait une chaufferette, comme une boîte en métal, qui peut contenir de la braise. Et elle chauffe le lit.

Et alors, quand on se glissait, on enlevait le tout, et c’était chaud, les draps étaient chauds. Mais, le matin, quand on se levait, l’atmosphère était froide… Alors on s’habillait vite, vite, vite dans le lit.

Quand on allait à l’école en plein hiver, mon dieu… On attrapait des engelures. C’est quelque chose… Il y a une enflure qui se fait, par le froid, je ne sais pas pourquoi… Une enflure, comme ça. Et puis ça se met à suinter. Et quand on enlève, le soir, les galoches, qu’on enlève les bas qu’on porte, c’est collé. Alors, on tire, ça fait mal !

Maintenant, quand il fait froid, on a des chaussures fourrées, ça n’existait pas. C’était la guerre, on trouvait plus de chaussures, il y avait une pénurie d’approvisionnement, et donc, c’était une semelle en bois, après le dessus, je ne sais pas en quoi c’était, mais c’était froid. Ah, on a souffert des pieds…

J’ai le souvenir, que mon père faisait une tranchée dans la neige, pour qu’on puisse marcher non pas sur la neige, mais sur le sol. Je voyais que le ciel et les bords de chaque côté, la neige était plus haute que moi. Et lui, il avait fait des tranchées pour qu’on puisse aller à l’école.

On avait au milieu de la classe un poêle. Ce poêle avait une grille tout le tour pour qu’on ne se brûle pas. Mais ce poêle, il fallait l’alimenter en bois. J’habitais dans le Sud. Nous faisions des provisions de sarments de vigne, coupés en petits morceaux, des petites bûchettes, pour le premier démarrage de feu.

Quand on arrivait, la maîtresse avait chauffé la classe, quand même.

Les parents fournissaient le bois. Mon père amenait son lot. On faisait des fagots de sarments de vigne et on les livrait tels quels à l’école. Mais à l’école, pendant des récréations, on cassait des bûchettes de sarments de vigne. Donc, notre école primaire aussi était chauffée avec les moyens des parents.

On habitait à quelque chose comme presque 2 km. Donc on ne rentrait pas manger à midi. On mangeait sur place. Donc, en partant à l’école, on emmenait nos sacs avec nos provisions. Ma mère préparait une petite marmite. On la chauffait sur le poêle de l’école. Alors, comme les tables étaient penchées, il fallait mettre quelque chose pour tenir l’assiette plate. Avant, on avait installé une nappe, une toile cirée, je ne sais pas ce que c’était comme nappe, mais on ne mangeait pas direct sur le bois. Il fallait manger de façon propre surtout.

En tout cas, je me souviens que l’hiver, on avait tout le temps froid… »

Pour autant, même si nos hivers ne sont plus aussi rigoureux, je profite de cet article pour avoir une pensée pour tous les SDF et les mal-logés, qui sont plus nombreux en ces temps difficiles. Pour eux, il fera toujours trop froid !

Prenez soin de vous et de vos proches !

Et n’hésitez pas si vous ou vos proches avez des histoires à nous partager !


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