B comme Tapputi-BELET-ekalle

Nous allons remonter au XIIIᵉ siècle avant JC, dans la noblesse de Babylone. Une femme y est alors une parfumeuse renommée. Elle fait donc des parfums pour l’usage privé, mais aussi pour les rituels religieux et encore pour servir de médecine.

Son travail est décrit dans une tablette cunéiforme, nommée KAR 220, qui a été retrouvée dans les ruines de Mossoul, l’ancienne capitale Assur. Elle officiait alors à la cour du roi d’Assyrie, dans le nord de la Mésopotamie.

Il y est fait mention de son nom qui précise d’ailleurs plus sa fonction d’« assistante du palais » (Belet-ekalle), mais aussi des recettes et des procédés de distillation et de filtrage très fins. On trouve également des procédures qui font comprendre qu’elle savait effectuer la sublimation qui permet de partir d’un composé solide pour en faire un gaz afin d’en retirer toute la flagrance. Puis, elle procédait à une condensation pour en retransmettre toute la pureté dans un liquide. Ce sont probablement les premières fois que de telles techniques sont exprimées dans l’histoire de l’humanité, faisant d’elle une des premières chimistes de l’histoire avec une autre de ses congénères dont le nom est malheureusement arrivé tronqué jusqu’à nous : …-ninu.

Même si d’autres personnes utilisaient de telles techniques de leur temps, ces femmes officiaient à la cour d’un des plus importants royaumes de l’époque et elles étaient reconnues comme expertes dans leur domaine sur des procédés qui sont encore utilisés près de trois mille ans plus tard.

Ainsi, les mondes de la chimie et des fragrances, souvent assimilés au masculin, ont aussi été nourris de femmes expertes et renommées, dont nous avons failli perdre l’identité.

https://www.carrementbelle.com/blog/fr/2021/11/17/femmes-parfumeurs-nez-feminins/

https://histoireparlesfemmes.com/category/par-periode/antiquite/

https://www.youtube.com/watch?v=rwT-glqwvmk&ab_channel=Fundaci%C3%B3nAquae

.

Image de couverture par Jazella de Pixabay